Le monde agricole se trouve face à un grand défi : produire suffisamment pour nourrir une population grandissante tout en réduisant son empreinte environnementale. La réduction de l’utilisation des pesticides de synthèse est indispensable mais pas sans conséquences pour les filières agricoles qui ont besoin d’alternatives pour rester performantes. Parmi ces alternatives, le biocontrôle est l’une des plus prometteuses et occupe une place centrale dans la recherche et le développement. L’ouvrage « Biocontrôle : Eléments pour une protection agroécologique des cultures » paru aux éditions Quaé le 27 février, coordonné par des chercheurs INRAE, en présente un panorama exhaustif et en explique les fondements théoriques et les applications pratiques.

Le biocontrôle rassemble des approches basées sur l’usage d’organismes vivants et de produits d’origine naturelle. Si le terme est apparu il y a une dizaine d’année, la notion n’est pas nouvelle. Une approche scientifique de la lutte biologique, qui utilise les ennemis naturels des insectes nuisibles, apparait dès le XIXème siècle. Puis les progrès scientifiques en biologie, en écologie, en génomique, en modélisation, vont étendre les possibilités.

Depuis plusieurs décennies, les chercheurs de l’Inra, devenu INRAE au 1er janvier 2020 lors de la fusion avec Irstea, mènent des travaux sur les interactions entre les plantes et leurs ravageurs. Ils développent des méthodes de lutte qui, utilisées seules ou dans le cadre d’une stratégie de contrôle globale, jouent un rôle croissant dans la protection des cultures. Ces méthodes s’appuient sur tous les types de biocontrôle : les macro-organismes (insectes prédateurs par exemple), les micro-organismes (virus, bactéries, etc.), les médiateurs chimiques (odeurs) et les substances naturelles d’origine végétale, animale ou minérale (métabolites, huiles, etc.). Elles ciblent également tous les types de bioagresseurs des cultures, des insectes ravageurs aux micro-organismes pathogènes, en passant par les mauvaises herbes. En tant qu’organisme public de recherche finalisée, INRAE s’associe à des partenaires privés pour mettre au point des solutions de biocontrôle et étudie leurs impacts sur la santé et l’environnement. L’Institut propose également des pistes pour aménager les paysages agricoles en vue de favoriser l’action des auxiliaires de cultures, alliés précieux en agriculture. INRAE s’attache aussi désormais à étudier les conditions du déploiement du biocontrôle à large échelle. Plus d’informations à retrouver dans notre dossier de presse.

Coordonné et écrit par des chercheurs INRAE avec la contribution de partenaires d’autres instituts, cet ouvrage fait la synthèse des recherches actuelles dans le domaine du biocontrôle et des méthodes de protection des cultures basées sur les régulations naturelles. Il présente un panorama critique des solutions qu’elles offrent ou offriront à l’agriculture. Y sont présentés à la fois les fondements conceptuels qui permettent de comprendre et de mobiliser les interactions biologiques dans les systèmes cultivés et les applications possibles qui sont imaginées ou déjà mises en œuvre.

Référence

Biocontrôle : Eléments pour une protection agroécologique des cultures. X. Fauvergue, A. Rusch, M. Barret, M. Bardin, E. Jacquin-Joly, T. Malausa, C. Lannou (coord. Editotiale). Editions Quaé, collection : Savoir-Faire.

Source: https://www.inrae.fr/actualites/parution-biocontrole-elements-protection-agroecologique-cultures